Des collerettes biodégradables pour gérer l’herbe au pied des complants
Les collerettes biodégradables posées au pied des jeunes plants de vigne permettent de s’affranchir de la gestion de mauvaises herbes pendant environ deux ans.
Les collerettes biodégradables posées au pied des jeunes plants de vigne permettent de s’affranchir de la gestion de mauvaises herbes pendant environ deux ans.
Avec les évolutions réglementaires (moins d’herbicides disponibles) mais également les nouvelles exigences sociétales, la maîtrise des adventices au pied des jeunes plants de vigne, en particulier pour les complants, est de plus en plus délicate. L’utilisation de feutres biodégradables déroulés sur le rang pour des plantations a été testée avec succès il y a une dizaine d’années par la chambre d’agriculture de l’Aude : des adventices maîtrisées, des rendements et une vigueur des vignes comparables au témoin. Le produit expérimenté à l’époque, Thorenap Vigne, est un feutre végétal composé de fibres de chanvre et de jute issu du recyclage des sacs de café et de cacao. Il est toutefois peu adapté lors de la complantation.
Du feutre végétal sous forme de collerettes pour les complants
La société Sotextho, qui développe ce feutre, propose donc pour les complants de vigne une solution unitaire plus adaptée, sous forme de collerettes. « D’un diamètre de 38 centimètres, les collerettes sont installées autour des pieds au moment du remplacement. Avec un grammage de 1 000 g/m2, leur durée de vie est de deux ans », explique Hubert Leriche, dirigeant de la société Sotextho. Le premier objectif de ce dispositif est de limiter l’enherbement au pied du plant. « Mais les collerettes ont également un effet isolant qui favorise la reprise du plant », souligne le responsable. Le coût est de 50 centimes l’unité, auquel il faut ajouter le temps de pose. Il faut compter environ 35 h/ha pour ce dernier selon une expérimentation conduite à la Cave de Tain dans la Drôme, pour un coût total au final estimé à 3650 €/ha/an, surcoût du travail de l’interrang inclus.
Chez Ecobiotex, autre fabricant de feutres, quatre types de collerettes sont développés : en jute, en chanvre, en fibre de coco ou en matériau biosourcé (PLA). « Les solutions à base de PLA ou de fibre de coco sont plus résistantes avec une durée de vie de trois ans et plus », observe Cyril Grand, dirigeant chez Ecobiotex.
Facile à poser mais compliqué à gérer avec le travail du sol
Parmi les avantages de ces collerettes cités par les viticulteurs utilisateurs, on note leur facilité d’installation et un coût qui reste raisonnable (de 20 à 50 centimes d'euro par collerette selon les modèles, le grammage, le diamètre). « J’utilise des collerettes biodégradables pour protéger les complants depuis 2011. Avec ce dispositif, je contrôle les mauvaises herbes pendant deux campagnes, ajoute Alain Malard, vigneron dans l’Hérault. Pour être certain que les collerettes ne bougent pas, je pose un caillou sur chacune d’entre elles au moment de la pose. " Cette solution a également séduit Didier Viguier, responsable du matériel végétal à la chambre d’agriculture de l’Aude, qui utilise des collerettes pour les plantations et les complantations. « Cela empêche l’herbe de pousser, la fraîcheur est maintenue, on peut appliquer des herbicides par ailleurs en toute sécurité et c’est simple à mettre en place », assure-t-il.
En revanche, si on veut s’affranchir complètement des solutions herbicides, le travail du sol pour maîtriser les mauvaises herbes en particulier entre les plants de vigne peut être très délicat et nécessite une expertise et une précision pour ne pas détériorer le dispositif mis en place pour protéger les plants de vigne.
Témoignage : David Richon, vigneron et éleveur à Courbillac en Charente-Maritime
Attention à ne pas abîmer les collerettes avec l’intercep
Pour mes nouvelles plantations, des collerettes en coco biodégradables posées au pied de chaque plant permettent d’étouffer les adventices concurrentes de la vigne, en particulier le ray-grass, pendant au moins deux ans. C’est un avantage très important pour moi car je suis aussi céréalier et éleveur et cette technique, qui maintient par ailleurs la fraîcheur, permet à mes jeunes vignes de démarrer rapidement. Entre les ceps, je désherbe à la main ou avec un intercep très sensible pour ne pas abîmer les collerettes.